Le métier de chasseur immobilier, Fanny Goupy le connaît bien. Et pour cause, elle est née dedans, sa mère ayant lancé en 2001 Côté Acheteur, la première enseigne de conseillers immobiliers entièrement tournés vers les besoins de l’acheteur, comme son nom l’indique. Après diverses expériences dans l’immobilier et un retour à la société familiale, cette quadragénaire a souhaité lancer un service spécifique destiné à accompagner la recherche immobilière de seniors et de personnes en situation de handicap. «Après des années de chasse immobilière «classique», je me suis rendu compte que les moments oùj’ai vécu mes plus belles expériences, où je me suis sentie vraiment vivante, utile, c’est lorsque j’ai accompagné des clients avec une situation de handicap, explique-t-elle. Le logement tant attendu leur ouvre vraiment de nouvelles perspectives de vie.»
Ces quelques clients lui ont tous confirmé que ce service n’existait pas et qu’il faciliterait la vie d’énormément de gens. C’est ainsi qu’est née l’idée du réseau des Pies (Professionnels de l’immobilier engagés et solidaires) qui couvre l’Île-de-France ainsi qu’une douzaine de départements en régions, des Pyrénées orientales à la Bretagne en passant par la Gironde ou les Bouches-du-Rhône. Ce sont tous des chasseurs du réseau Côté Acheteur qui ont été formés pour répondre également aux attentes spécifiques d’une clientèle handicapées, en ayant en tête la facilité d’accès et les équipements nécessaires.
Réputation injustifiée
Mais pourquoi avoir baptisé ce réseau du nom d’un animal que l’on juge volontiers voleur? «C’est un très bel oiseau, hyper protecteur et fidèle dont la mauvaise réputation est injustifiée, répond du tac au tac cette amatrice d’animaux. Un peu comme la clientèle handicapée dont on me dit souvent qu’elle n’est pas en situation de travailler et ne sera pas finançable par les banques alors que je vis tout le contraire.» La tâche est loin d’être aisée pour autant sachant que près de 80% des logements restent peu accessibles (pour les fauteuils roulants ou simplement avec des salles de bains sécurisées...) et que seuls 6% des logements sociaux sont adaptés ou adaptables aux personnes à mobilité réduite. La rareté des logements adaptés donne donc tout son sens au terme de «chasse immobilière».
Cette grande difficulté à trouver le produit adapté explique aussi que le réseau se penche très peu sur la location, sauf situations exceptionnelles. «Actuellement, trouver une location, c’est compliqué pour tout le monde et si vous êtes handicapé votre dossier n’est même pas étudié dans bien des cas», déplore Fanny Goupy. Aujourd’hui, elle concentre ses efforts à faire connaître son enseigne mais aussi à nouer des partenariats avec les associations et les professionnels liés au handicap et au grand âge pour aiguiller la clientèle en recherche de logement adapté.
Côté tarifs, rappelons que ce service tourné vers l’acheteur vient se rajouter aux honoraires qu’un éventuel agent immobilier percevra pour la vente. Comptez 2,5 à 3,5% du montant de la transaction avec un minimum de 7000 euros. Bon à savoir: la société reverse 5% de la commission HT perçue à des associations partenaires travaillant avec des personnes à mobilité réduite.